Arrivée de Simfouz

* Chtoc; Frr Frr; Chtoc; Frr Frr; Chtoc; Frr Frr *

Appuyé sur son gourdin noueux, traînant des pieds lamentablement, Sim arriva devant la grande porte du château, domaine des Omaxiphallus et fief du sir Sthoreal, il releva la tête pour observer l'édifice, et de sa hauteur de vit qu'un mur. Il traversa le pont levis avec la même démarche, et arrivant près de la grille baissé, il y assena trois grands coups de gourdin.

" Gardes, Crébleu, il pèle ici, ouvrez moi cette fichue grille et prévenez de mon arrivée au sir Munin ! "

N'ayant pas encore pu observer la présence d'un poste de gardes, il espéra que ceux ci l'eut entendus.

Lorsqu’on frappa à la herse du château, Neil’s était en train de grignoter un frichti à la cuisine, au grand dam de la cuisinière Martha, qui aurait bien virer le jeunot à coup de balais pour faire de la place sur la table. Non mais, elle avait un repas à préparer pour la famille du baron, quand même !
Heureusement pour elle, un garde vint interrompre la collation du jeune intendant pour lui signaler une nouvelle arrivée. Celui-ci se rendit donc à la grande porte, en maugréant que décidément, on peut plus manger tranquille.

- Qu’est-ce qu’il veut ? demanda-t-il au soldat, tout en marchant.

- Apparemment, y veut voir le sieur… heu… Munin.

- Comme ça, rien qu'en arrivant ? Y ferait beau voir que le premier peigne-cul qui passe ordonne de voir le frère du baron. Non mais, pour qui il se prend.
Puis, le doute cédant à l’orgeuil du jeune coq, il se ravisa et ordonna au factionnaire :
- Va prévenir le seigneur Munin que… Pas de question ! Va lui dire que quelqu’un le demande à la porte.

Tandis que le garde obtempérait, Neil’s s’approcha de la herse en observant avec soin l'individu, appuyé sur une sorte de gros bâton. Bien que vêtu d’habits en bon état et aussi propres que le permettait un voyage apparemment assez long, il n’avait pas l’air d’être un éminent personnage, et l’intendant ne se souvenait pas de l’avoir vu un jour. Mais depuis quelques semaines et l’arrivée des membres de la famille du baron, il préférait éviter de faire de nouvelles bourdes. Aussi s’adressa-t-il à lui avec le moins de brusquerie possible de la part d’un jeune nobliau impétueux.

- Oh là, voyageur ! Qui es-tu et pourquoi demandes-tu à voir le sieur Munin ?

Il piétinait, il tapotait du bout des doigts sur son gourdin lorsqu'un homme l'interpela, il leva la tête.

" - Bonjour, homme ! On m'appelle Simflouz, Simflouz d'Omaxiphallus, fils de Munin d'Omaxiphallus ! Et je souhaiterai voir le sir Munin pour la noble raison que c'est mon père ! A qui ai-je l'honneur ?"

Sim commencer à ce peler les miches à rester sur place, et il espérait qu'on lui ouvrirait la porte d'ici peu, mais selon les conventions, il se devait de répondre, lui qui n'était qu'un voyageur sale et inconnu.

Sim sourit voyant son père arriver et il pu enfin franchir les grilles du domaine. Il manqua de s'étouffer, encore vigoureux l'père ! Il se rattrapa sur son gourdin et s'avança doucement, posant son œil admiratif sur les bâtiments, qui l'entouraient. Il était rarement entré dans des lieux aussi noble que celui ci, et l'idée qu'ici était son foyer autrefois quitté lui plongea l'esprit à la recherche de ce qui avait bien pu lui faire quitter ça. Il ne s'en souvenait point, et il n'avait point le temps de s'attarder sur cette question car son père lui en assénait un certain nombre.

"- Et bien, je pense que si nous discutions de cela autour d'un encas je serait en meilleur constance pour de narrer ce que j'ai vécu depuis la dernière fois que nous nous sommes vu ! Mon ventre gronde qu'il ne ferait qu'une boucher d'un veau, j'en doute, mais ma gourmandise me surpasse et je ne peux résister à l'appelle de la nourriture. Et la fatigue... et bien disons que j'ai pris l'habitude de me ressourcer en taverne, histoire de ne pas avoir à entendre tous les futiles bavardages, toutes les calomnies pondues et tous les injures vociférées mais en profitant hardiment des tournées générales offertes."

Mais tandis qu'il suivait son père il commença à raconter ce qu'il avait vécu.

"- Le voyage jusqu'ici fut fatigant, depuis le temps que je n'avais point autant trainé mes bottes par les chemins boueux et mal entretenus du royaume. Et je me porte pour le mieux. Quand au Flandres... De nombreuses aventures j'y ai vécu, de quelques manières que ce soit..."